27 mai 2018
… et Pierre Jeanneret
par Emmanuel Adely
Ce serait un hommage à un homme, à un homme inconnu, méconnu ? Inconnu. Pierre Jeanneret. Qui ? Le cousin de, toujours à préciser – un homme à préciser -, insaisi, sur lequel rien ou quasiment n’a été fait ou dit, un hommage à la discrétion. À l’élégance de l’effacement, derrière l’œuvre, un hommage à l’engagement, un engagement total, un engagement de quinze ans, derrière l’œuvre, sous l’immensité de l’œuvre. Quelle œuvre ? Une ville. Chandigarh. Rien moins qu’une ville : un monde. Ce serait l’hommage à cette œuvre-là – de cet homme-là à préciser.
… et Pierre Jeanneret est un work in progress, l’annonce d’un film, une dérive dans une vie et dans une ville.
Bande-son de l’intervention d’Emmanuel Adely et Christian Barani le 27 mai 2018 à l’auditorium de la Fondation.
Et en vidéo ici
Christian Barani est vidéaste. Il construit une pratique qui associe le champ du documentaire à celui des arts visuels. Sa recherche se fonde sur un dispositif performatif qui engage un corps/caméra marchant dans l’espace. Il définit une règle du jeu qui compose avec le hasard et l’improvisation et génère des images sans a priori. Il produit une œuvre protéiforme composée de films, d’installations vidéos, de projections performances et de photographies. Ses œuvres sont montrées dans des musées comme la Cité de l’architecture et du patrimoine de Paris, le Centre Georges Pompidou, le Beirut Art center au Liban, des festivals et des centres d’art en Europe et dans le monde.
Emmanuel Adely est écrivain. Son œuvre s’ancre dans le catalogue romanesque de plusieurs éditeurs (Minuit, Stock, Seuil, Inculte…), s’inscrit dans des revues, surgit dans les performances et mute. Elle est plastique, politique, sonore. Elle abandonne la « langue des livres » comme une peau morte pour grandir à côté du champ littéraire et de ses acteurs médiatiques. Toute parole est matière à création dès lors que les faits, les dates, les heures échappent à la dépêche clinique, se précipitent et éclatent en fragments solides, en alliages nouveaux, en un langage inédit dans une écriture flux, souvent libérée d’une seule traite.
Christian Barani et Emmanuel Adely ont déjà travaillé sur trois longs métrages documentaires :
En 2030, le pays deviendra – (2008)
Paradis – (2017)
Tskaltubo, vestiges d’une ville – (2017)
Classé dans: 2.10 Littérature française, VARIA
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