9 novembre 2016
Berlin, un autre journal
Jacqueline Salmon, Porte du bassin de réparation, 1999
En 2011, le comité de direction de la Fondation Max Frisch s’autorisait à ouvrir un coffre-fort de Bellevue où se trouvaient les derniers écrits de Max Frisch. En effet, l’auteur zurichois avait souhaité que ceux-ci – cinq cahiers en fait – fussent gardés secrets vingt années après sa mort. De ces cinq cahiers, seuls deux d’entre ont été choisis pour une publication. Après l’édition allemande, c’est aujourd’hui au tour de la française – dans une traduction impeccable de Camille Luscher d’être publiée chez l’éditeur genevois Zoé sous le titre Journal berlinois. Les autres cahiers, qui traitent d’une rupture, resteront privés.
24 février 2015
Vanishing Point
Zabriskie Point (Etats-Unis), 2000. Crédits : © Antoine D’Agata / Magnum Photos
Dans son esquisse à un troisième journal, Max Frisch écrivait qu’aux américains leur manquait un rapport au tragique. Joan Didion dans son Année de la pensée magique – essai remarquable et sans détour sur la mort de son mari John Gregory Dunne – n’enlèvera en rien la pertinence de la remarque de l’écrivain zurichois. Pas de tragédie donc, elle attaque le deuil comme elle seule sait le faire. Comme elle l’avait fait pour l’avortement de Maria dans Play It As It Lays : d’une façon clinique, laconique et cruelle. Né dans une vieille famille américaine de souche alsacienne en 1934, elle fourbira sa plume dans les grands magazines de l’époque Vogue ou encore le New York Time avec de longs reportages qui seront regroupés sous le titre Amérique pour l’édition française avant de passer aux romans. (suite…)
Classé dans: 8.20 Littérature américaine
16 février 2015
Homo Faber (Trois femmes)
Daphné Baiwir dans Homo faber (trois femmes) de Richard Dindo (2014)
Après avoir mis en image les deux journaux et le récit Montauk de Max Frisch d’une façon magistrale en 1980 dans Journal I-III, le cinéaste zurichois Richard Dindo revient aujourd’hui avec une adaptation à la fois très libre visuellement mais aussi très fidèle dans sa narration d’un autre roman fameux de l’écrivain zurichois, Homo Faber. (suite…)
7 mai 2014
Berzona
©Fernand Rausser
Un Max Frisch (1911-1991) remis à l’honneur ces dernières semaines grâce aux rééditions de son Livret de service et de son Guillaume Tell pour les écoles chez l’éditeur genevois Héros-Limite. Ces deux essais au vitriol sur les piliers fondamentaux de la mythologie suisse avait en leur époque créé une inimitié profonde entre l’opinion publique et l’écrivain zurichois. Inimitié qui ne s’estompera jamais vraiment. (suite…)
6 mai 2014
« Je ne suis pas resté longtemps là-bas. »
©Ewa Ulikowska, Archives Max Frisch
« … un appartement de deux pièces et demie, au dernier étage du Lochergut à Zürich. Comme on le voit l’aménagement est rudimentaire. – Je m’étais installé par décision idéologique : je ne voulais plus habiter le beau Zurich que je connaissais, mais dans une structure sociale différente. Cependant nul contact nouveau n’en est résulté. (suite…)