29 septembre 2015
La respiration de l’homme qui écrit
Toujours accoutré d’un gros magnétophone à bande qu’il « tripotait avec autant d’entrain que le corps d’une femme », le poète Paul Blackburn (1926-1971) enregistrait tout ce qu’il croisait pendant ses errances new-yorkaises : les performances, des lectures des autres, les siennes. Paul Blackburn fut l’astre-poète new-yorkais des années soixante. Proche de Robert Creeley et de l’expérience du Black Mountain College, Paul Blackburn a construit sa poésie comme on « raconte sa vie, c’est tout, et rien d’autre ». Ce qu’il fit par exemple dans le Narcisse de New-York, la traduction du poème ouvrant son recueil : The cities - seul livre traduit en français de son vivant.
Classé dans: 8.20 Littérature américaine
24 septembre 2015
Vertiges de la lenteur
Pour fêter ses vingt ans, la revue La Femelle du Requin a décidé de réunir vingt des grands entretiens qui ont fait sa singularité dans Vertiges de la lenteur. Soigneusement édité par les éditions du Tripode, nous y retrouverons Abriela Adamesteanu, Russell Banks, John Banville, John Burnside, Patrick Chamoiseau, Lídia Jorge, Georges-Arthur Goldschmidt, Claude Louis-Combet, Juan Marsé, François Maspero, Pierre Michon, Richard Morgiève, Antonio Muñoz Molina, Leonardo Padura Fuentes, Olivier Rolin, Jean Rouaud, Jacques Roubaud, Antonio Tabucchi, Enrique Vila-Matas ou encore Antoine Volodine. Les très beaux portraits des écrivains qui accompagnent ces échanges ont été pris par Jean-Luc Bertini, l’un des fondateurs de la revue en 1995. Au printemps dernier, celui-ci était venu présenter au sein de la bibliothèque son travail sur les îles Solovki et sa bibliothèque perdue. (suite…)
Classé dans: 2.10 Littérature française
18 septembre 2015
À qui perd gagne
« Le Grand Jeu est irrémédiable ; il ne se joue qu’une fois. »
Le Grand Jeu n°1 (1928)
Josef Sima, Portrait de Roger Gilbert-Lecomte
Des profondeurs de la nuit nous fait signe la figure d’un poète assez méconnu – hors de l’histoire des cataclysmes [1] – mais dont l’esprit n’a cessé de brûler sur le chandelier, éclairant tous ceux de la maison. Son œuvre a fait ses derniers temps l’objet de plusieurs rééditions [2], nous rappelant l’urgence qu’il y avait à la redécouvrir. (suite…)
Classé dans: 2.10 Littérature française
2 septembre 2015
Images de Valparaiso
Sergio Larrain, Valparaiso
Si peu à peu le port de Valparaiso a pu perdre de sa superbe suite au percement du canal de Panama, la ville a eu, auparavant, assez de siècles bien à elle pour garder une patine certaine. Une patine faite du soulagement des équipages d’avoir dépassé le terrible Cap Horn, d’une incessante ville-monde goûtant aux marchandises du monde entier et d’écrivains. (suite…)
Classé dans: 4.89 Littérature chilienne, VARIA