21 octobre 2015
Lenz aux éditions Grèges
Une série d’articles autour de Lenz à l’occasion de l’exposition Waldersbach de Sylvain Maestraggi à partir du 20 janvier 2016 à la bibliothèque.
©Alex Webb, Lorraine
Avant qu’il ne devienne le personnage principal de la nouvelle Lenz que Georg Büchner écrivit dans les dernières années de sa vie, le dramaturge et poète de langue allemande Jakob Michael Reinhold Lenz était plongé dans un relatif oubli après sa mort à Moscou en 1792.
En 1778, Jakob Lenz est chassé de Weimar par Goethe en raison de son comportement déplacé à la Cour. Il se réfugie alors chez le célèbre physionomiste Gaspard Lavater en Suisse. C’est ce dernier qui lui suggère d’aller se faire soigner de ses troubles psychiques auprès du pasteur Oberlin, esprit éclairé vivant à Waldersbach. Lenz se rend à pied chez le pasteur et séjournera près de trois semaines dans ce petit village au cœur des Vosges alsaciennes. Quelques décennies plus tard en 1835, Büchner s’inspirera du journal laissé par le religieux alsacien sur ce séjour pour composer sa nouvelle. Lenz marque une rupture dans l’histoire de la littérature, par sa fulgurance de style et ses thématiques qui ne cesseront d’être reprises durant les siècles suivants. (suite…)
Classé dans: 7.10 Littérature allemande
20 octobre 2015
Le révolté de Téhéran
« Né sur la pointe d’une lance sombre » à Téhéran en 1925, le poète Ahmad Shamlou s’affiche clairement dans la lignée d’une nouvelle écriture poétique impulsée au début des années vingt par Nima Youshidj (1897-1956). Cette nouvelle poésie révolutionnait le genre avec une déconstruction délibérée des formes traditionnelles et millénaires de la poésie persane. Shamlou a su – comme Youshidj – trouver un langage et une forme bien à lui qui sachent aborder les défis que l’Histoire impose à l’homme.
Classé dans: 3.15 Littérature iranienne
16 octobre 2015
Nous vous attendions
Hassan Massoudy, Le chemin d’un calligraphe, Paris, Phébus, 1991
Tant de poètes arabes restent méconnus en Occident faute de traducteurs et d’éditeurs pour diffuser leurs œuvres. Saluons donc la parution récente de quelques ouvrages qui viennent combler ce manque, car l’on entend souvent parler du monde arabe de nos jours – mais peu de ce qui a fait et continue de faire sa grandeur et sa plus essentielle richesse. La place qu’y occupe la poésie depuis l’âge classique est telle pourtant que l’omettre reviendrait à vider l’arbre de sa sève. Il est difficile pour nous d’imaginer qu’une nation puisse encore trouver sa subsistance dans les paroles du poète et que certains vers puissent encore soulever les foules, brûlant sur les lèvres de toutes les générations. Dans un très beau texte devenu récemment (bien que partiellement) accessible en français [1], le poète syrien Nizar Qabbani (1923-1998) écrit :
Classé dans: 3.27 Littérature arabe