17 mars 2015
La mort au loin : Zurich (18 octobre 1836-19 février 1837)
Fréderic Metz, Büchner biographie générale, tome central : Le scalpel, le sang, Nantes, Pontcerq, 2012
Après la publication de son brûlot clandestin Le Messager hessois en 1834, Georg Büchner se retrouve sous le coup d’un mandat d’arrêt du gouvernement de la Haute-Hesse. Il se refugie dans un premier temps à Strasbourg – ville qu’il connaît bien grâce à ses années d’études – puis dans un second à Zurich après avoir été nommé comme enseignant libre à l’Université de la ville.
Il s’y installe en octobre 1834 au numéro 12 de la Spiegelgasse. Il a alors 23 ans et durant son dernier hiver, il met la patte à sa dernière grande pièce qui restera inachevée Woyzeck. En effet au mois de février, il contracte le typhus et meurt le 19 février 1837. Büchner repose sur les hauteurs de Zurich près du théâtre Rigiblick. (suite…)
Classé dans: 7.10 Littérature allemande
25 février 2015
Quimera sur la littérature suisse
La revue espagnole Quimera propose pour son numéro de février 2015 un long dossier sur la littérature suisse. S’y trouvent entre autres, les écrivains Roland Buri, Pierre Lepori, Dorothée Elmiger et l’auteur de Faut quitter Schummertal ! Pedro Lenz. Quant à l’édition suisse, elle est mise en avant avec un entretien de Caroline Coutau des Editions Zoé.
Le sommaire plus détaillé ici
La revue est disponible dans notre espace presse
16 février 2015
Homo Faber (Trois femmes)
Daphné Baiwir dans Homo faber (trois femmes) de Richard Dindo (2014)
Après avoir mis en image les deux journaux et le récit Montauk de Max Frisch d’une façon magistrale en 1980 dans Journal I-III, le cinéaste zurichois Richard Dindo revient aujourd’hui avec une adaptation à la fois très libre visuellement mais aussi très fidèle dans sa narration d’un autre roman fameux de l’écrivain zurichois, Homo Faber. (suite…)
3 décembre 2014
Fantaisie militaire
«Né en 1896 à Vienne de mère autrichienne et de père suisse. Grand-père paternel chercheur d’or en Californie (plaisanterie mise à part), grand-père maternel conseiller aulique (beau mélange, non ?). Ecole élémentaire, trois ans au Gymnasium de Vienne. Puis trois ans à Glarisegg. Enfin trois autres au collège de Genève. Mis dehors peu avant le baccalauréat parce qu’il avait écrit un article littéraire sur un volume de poésies d’un professeur. Passe l’examen à Zurich. Un semestre de chimie. Puis le dadaïsme. Mon père voulait me faire interner et placer sous tutelle. Fugue à Genève… Interné un an à Münsingen (1919). Fugue, un an à Ascona. Arrêté à cause de la morphine. Renvoyé de l’autre côté. Trois mois à Burghölzi (contre-expertise parce qu’on avait dit à Genève que j’étais schizophrène). Entre 1921 et 1923, Légion étrangère.» (suite…)
13 juillet 2014
Les images de vie
« Ton film aura la beauté ou la tristesse ou etc., que l’on trouve à une ville, à une campagne, à une maison, et non la beauté ou la tristesse etc., que l’on trouve à la photographie d’une ville, d’une campagne, d’une maison. »
(Robert Bresson, Notes sur le cinématographe, Paris, Gallimard, 1990)
©Andreï Tarkovski, Lumière instantanée, Paris, P. Rey, 2004
La vie touche d’une tout autre manière que le discours qu’on fait sur elle. Quelle que soit la puissance du discours, il en va pour nous comme pour cette femme dont parle Kierkegaard dans son journal : (suite…)
Classé dans: 1.10 Littérature russe, 7.80 Littérature danoise, VARIA
4 juin 2014
Les murs nus
Il nous faut être seul et abandonné de tous,
si nous voulons aborder un travail de l’esprit. (Béton)
J’étais absolument impossible à atteindre,
barricadé dans ma maison, dans mon cachot de travail (Oui)
@Christiaan Tonnis, La ferme d’Ohlsdorf à Obernathal
Dès sa première visite en 1965, Thomas Bernhard est conquis par la ferme « fortifiée » d’Ohlsdorf. Il conclut l’affaire aussitôt et fait de cette bâtisse délabrée du XIVème siècle sa résidence principale (suite…)
Classé dans: 7.20 Littérature autrichienne
7 mai 2014
Berzona
©Fernand Rausser
Un Max Frisch (1911-1991) remis à l’honneur ces dernières semaines grâce aux rééditions de son Livret de service et de son Guillaume Tell pour les écoles chez l’éditeur genevois Héros-Limite. Ces deux essais au vitriol sur les piliers fondamentaux de la mythologie suisse avait en leur époque créé une inimitié profonde entre l’opinion publique et l’écrivain zurichois. Inimitié qui ne s’estompera jamais vraiment. (suite…)
6 mai 2014
« Je ne suis pas resté longtemps là-bas. »
©Ewa Ulikowska, Archives Max Frisch
« … un appartement de deux pièces et demie, au dernier étage du Lochergut à Zürich. Comme on le voit l’aménagement est rudimentaire. – Je m’étais installé par décision idéologique : je ne voulais plus habiter le beau Zurich que je connaissais, mais dans une structure sociale différente. Cependant nul contact nouveau n’en est résulté. (suite…)
24 mars 2014
Le 20 janvier
© Sylvain Maestraggi / extrait de Waldersbach
« Peu lui importait le chemin, tantôt montant, tantôt descendant. Il n’éprouvait pas de fatigue, mais seulement il lui était désagréable parfois de ne pas pouvoir marcher sur la tête. Au début il se sentait oppressé, lorsque les pierres se mettaient à rouler, lorsque la forêt grise s’agitait à ses pieds et que le brouillard tantôt engloutissait toutes les formes, tantôt découvrait à demi ces membres gigantesques, il se sentait le cœur serré, il cherchait quelque chose comme des rêves perdus mais il ne trouvait rien. Tout lui paraissait si petit, si proche, si mouillé, il aurait aimé mettre la terre derrière le poêle, il ne comprenait pas comment il lui fallait tant de temps pour dévaler une pente et atteindre un point éloigné ; il pensait devoir tout enjamber en quelques pas. » [1]
Classé dans: 7.10 Littérature allemande, VARIA