18 septembre 2015
À qui perd gagne
« Le Grand Jeu est irrémédiable ; il ne se joue qu’une fois. »
Le Grand Jeu n°1 (1928)
Josef Sima, Portrait de Roger Gilbert-Lecomte
Des profondeurs de la nuit nous fait signe la figure d’un poète assez méconnu – hors de l’histoire des cataclysmes [1] – mais dont l’esprit n’a cessé de brûler sur le chandelier, éclairant tous ceux de la maison. Son œuvre a fait ses derniers temps l’objet de plusieurs rééditions [2], nous rappelant l’urgence qu’il y avait à la redécouvrir. (suite…)
Classé dans: 2.10 Littérature française
19 novembre 2014
Ex oriente lux : un barbare en Asie
À l’occasion de l’exposition des œuvres picturales d’Henri Michaux en février 2015 au sein de la Fondation Jan Michalski, la bibliothèque vous propose ces mois-ci une série d’articles sur le poète belge.
© Harry Gruyaert, Calcutta, 2001/Magnum Photos
Au revers qui paraît l’endroit, au cœur d’une prise sans emprise, au long des heures, à l’orée de l’infiniment prolongé de l’espace et du temps, attrape-dehors, attrape-dedans, attrape-nigaud, dis, qu’est-ce que tu fais? Qu’est-ce que tu es, nuit sombre au-dedans d’une pierre?
Les hommes, tu ne les as jamais pénétrés. Tu ne les as pas non plus véritablement observés, ni non plus aimés ou détestés à fond. Tu les as feuilletés. Accepte donc que par eux semblablement feuilleté, toi aussi tu ne sois que feuillets, quelques feuillets.
Il faut un obstacle nouveau pour un savoir nouveau. Veille périodiquement à te susciter des obstacles, obstacles pour lesquels tu vas devoir trouver une parade… et une nouvelle intelligence.
Ce pourrait être les mots d’un poète taoïste mais ce sont ceux d’Henri Michaux à l’heure des bilans dans le recueil quasi-mystique d’apophtegmes Poteaux d’angle. Que ce soit à travers ses dessins ou sa prose et ceci tout au long de sa vie, l’Asie aura été l’espace géographique qui aura le plus profondément marqué et influencé l’œuvre d’Henri Michaux. (suite…)