20 avril 2017
L’épopée entravée de la poésie américaine
Par Yves Di Manno
Le jeudi 20 avril 2017, un nouveau « Cours de littérature en six heures un quart » s’ouvrait avec l’intervention d’Yves Di Manno sur la poésie américaine.
Né en 1954, Yves Di Manno a publié une vingtaine de recueils de poèmes dont, pour ne citer que le dernier, Champs, un-livre-de-poèmes (reprise, chez Flammarion, de deux volumes parus en 1984 et 1987) ainsi que des essais parmi lesquels «Endquote», digressions (chez Flammarion), Objets d’Amérique ou encore Terre ni ciel (chez José Corti). Tout récemment, il a fait paraître avec Isabelle Garron une monumentale anthologie de poésie française qui met bien en perspective les différents courants de ces dernières décennies. Depuis 1994, Yves di Manno dirige la collection Poésie/Flammarion. Il est aussi un grand traducteur de poésie américaine (Ezra Pound, William Carlos Williams, Jerome Rothenberg ou encore George Oppen) et c’est par le biais de ces différents poètes que la soirée a trouvé son fil rouge.
D’une durée d’une heure un quart, cette rencontre était modérée par Eric Giraud, ancien bibliothécaire du cipM et grand passionné de poésie américaine.
Eric Giraud ouvre la soirée en brossant une histoire de la poésie américaine moderne, avant de revenir plus spécifiquement sur certaines figures chères à Yves Di Manno.
Classé dans: 8.20 Littérature américaine
29 septembre 2015
La respiration de l’homme qui écrit
Toujours accoutré d’un gros magnétophone à bande qu’il « tripotait avec autant d’entrain que le corps d’une femme », le poète Paul Blackburn (1926-1971) enregistrait tout ce qu’il croisait pendant ses errances new-yorkaises : les performances, des lectures des autres, les siennes. Paul Blackburn fut l’astre-poète new-yorkais des années soixante. Proche de Robert Creeley et de l’expérience du Black Mountain College, Paul Blackburn a construit sa poésie comme on « raconte sa vie, c’est tout, et rien d’autre ». Ce qu’il fit par exemple dans le Narcisse de New-York, la traduction du poème ouvrant son recueil : The cities - seul livre traduit en français de son vivant.
Classé dans: 8.20 Littérature américaine
26 mars 2015
Un cinéma en vers libre
« Qu’aimeriez-vous le plus faire, connaître, être au cas où vous ne seriez pas satisfait ? »
En ce moment même, je suis impliquée dans le cinéma. Nous avons presque terminé un court drame à tendance lyrique de quatre bobines, réalisé dans ce village-ci et dans les environs avec quelques personnes du cru et des amis anglais. Le travail m’a enchantée, je ne me suis jamais tant amusée et j’ai appris moi-même à utiliser le petit projecteur ; j’ai ainsi passé littéralement des heures seules dans mon appartement à faire défiler des montagnes, les rues du village et mes propres connaissances à travers la lumière, la lumière et la lumière. (suite…)
Classé dans: 8.20 Littérature américaine, VARIA
11 mars 2015
L’esprit à sec et la tête ivre
Tristan Corbière, Album Louis Noir, feuillet 15 (détail)
À mon cotre LE NÉGRIER
vendu sur l’air de « Adieu, mon beau navire ! »
Allons file, mon cotre ! Adieu mon Négrier. Va file aux mains d’un autre Qui pourra te noyer… (suite…)
Classé dans: 2.10 Littérature française, VARIA
3 septembre 2014
Vaine tentative d’épuisement d’une biographie d’un médecin de campagne
© Robert Frank, View from hotel room window, Butte, Montana, 1956
Mis quelque peu à l’ombre par l’Ezra Pound des années 30-40, William Carlos Williams connut une gloire tardive avec la publication de son long poème Paterson (1946) – du nom de sa ville de naissance (qui est aussi celle d’Allen Ginsberg). (suite…)
Classé dans: 8.20 Littérature américaine
27 mai 2014
Les premiers jours
Charles Olson (1910-1970) auteur des célèbres Maximus Poems est un arrivé tardif dans le monde de la poésie. Après avoir travaillé dans la haute administration à Washington, il quitte tout et reprend sa thèse d’étudiant en littérature sur Moby Dick et la publie en 1947 sous le titre Appelez-moi Ismaël. Un essai étrange, surprenant par sa construction quelque peu brouillonne et emportée – c’est aussi ce qui fait son charme. Il est facile de voir ce qui a harponné Olson dans sa fascination pour l’œuvre magistrale d’Herman Melville, cette matrice où sont réunis tous les thèmes fondateurs de la littérature américaine. L’extrait ci-dessous en présente certains. La suite de Appelez-moi Ismaël se poursuivra par une description de l’industrie de la baleine ou encore l’influence de Shakespeare sur Melville. (suite…)
Classé dans: 8.20 Littérature américaine
20 mai 2014
« Agh, c’est pas du tout comme ça. »
©Jacques Laruelle, Ezra Pound regardé
Goûts.
« Il n’y a aucune raison pour que le même homme aime les mêmes livres à dix-huit ans comme à quarante-huit.
Il y a certaines divisions, certaines dissociations que je m’abstiens de faire parce que je ne pense pas qu’à mon âge, je doive imposer au jeune lecteur les goûts d’un homme mûr.
Dieu merci il est des livres qu’on apprécie SURTOUT avant vingt-cinq ans, et d’autres livres qu’on peut ENCORE lire à quarante-cinq et qu’on souhaite pouvoir lire au déclin de sa vie.
Réalisme, romantisme, les hommes tels qu’on les voit, les hommes tels qu’on les imagine ou tels qu’ils sont « dramatisés », les hommes tels qu’on imagine tout simplement qu’ils ne sont PAS… (suite…)