7 mai 2014
Berzona
©Fernand Rausser
Un Max Frisch (1911-1991) remis à l’honneur ces dernières semaines grâce aux rééditions de son Livret de service et de son Guillaume Tell pour les écoles chez l’éditeur genevois Héros-Limite. Ces deux essais au vitriol sur les piliers fondamentaux de la mythologie suisse avait en leur époque créé une inimitié profonde entre l’opinion publique et l’écrivain zurichois. Inimitié qui ne s’estompera jamais vraiment. (suite…)
6 mai 2014
« Je ne suis pas resté longtemps là-bas. »
©Ewa Ulikowska, Archives Max Frisch
« … un appartement de deux pièces et demie, au dernier étage du Lochergut à Zürich. Comme on le voit l’aménagement est rudimentaire. – Je m’étais installé par décision idéologique : je ne voulais plus habiter le beau Zurich que je connaissais, mais dans une structure sociale différente. Cependant nul contact nouveau n’en est résulté. (suite…)
29 avril 2014
Cantiques
قلتُ لهم سأكتبُ يوماً عنكِ هذه القصيدة
(أنسي الحاج، العاصفة)
La littérature arabe tiendra cette année une place d’honneur au 28ème Salon du livre de Genève. Encore reste-t-il à lui rendre l’honneur qui lui est dû, ce que nous promet l’excellente programmation des rencontres et des lectures qui se tiendront au Pavillon des cultures arabes. Nous nous réjouissons tout particulièrement d’entendre les hommages qui y seront rendus à trois des plus grands poètes arabes du 20ème siècle : Muhammad al-Maghut, Unsi al-Hajj et Mahmoud Darwich. (suite…)
Classé dans: 3.27 Littérature arabe
25 avril 2014
Parturient montes
Né pendant la grippe espagnole et originaire de la même région que Juan Rulfo et Agustín Yañez, le Jalisco, Juan José Arreola (1918-2001) brisera avec eux la cortina de nopal pour faire glisser doucement mais sûrement la littérature mexicaine vers l’universalité grâce à cette écoute si particulière de la voix des anciens et d’écrivains contemporains comme Faulkner. (suite…)
Classé dans: 4.70 Littérature mexicaine
16 avril 2014
Paradise lost
Bernardo Soares – «Que je redevienne enfant et le reste à jamais»[1]
Alberto Caeiro – «Cela exige une étude approfondie,
Un apprentissage du désapprendre»[2]
Fernando Pessoa enfant (archives de la famille) in : Teresa Rita Lopes, Fernando Pessoa: le théâtre de l’être, Paris : Éd. De la Différence, 1985.
Il est bon de relire Le livre de l’intranquillité en rentrant de voyage (le lire avant risquerait de nous empêcher de partir). Cela nous rappelle ce que nous devions oublier pour partir :
« Si j’imagine, je vois. Que fais-je de plus en voyageant ? Seule mon extrême faiblesse de l’imagination peut justifier que l’on ait à se déplacer pour sentir.» (451) (suite…)
Classé dans: 5.10 Littérature portugaise
14 avril 2014
Fille de l’éclat
Rain, Abbas Kiarostami (2007)
Malgré la brièveté de sa vie, Forough Farrokhzad (1935-1967) est considérée par les iraniens comme la princesse des poètes persans. Elevée dans un milieu rigide par un père colonel, elle ne fera littéralement qu’étouffer toute son existence. Mariée à 16 ans pour échapper au carcan familial, elle divorcera aussi vite pour pouvoir s’émanciper. (suite…)
Classé dans: 3.15 Littérature iranienne
8 avril 2014
Dédales
©Érik Desmazières, Le magasin central des imprimés, MCI 4, 2013 (eau forte avec roulette et aquatinte sur vélin BFK rives naturel, 62,8 x 32,7 cm)
Ce travail d’Érik Desmazières est à l’origine une commande de la Bibliothèque nationale de France qui, pour son projet de restauration, avait fait vider le magasin central des imprimés du site de la rue Richelieu. Les œuvres de l’artiste furent présentées en automne 2012 sur le site François-Mitterand de la BnF lors d’une exposition[1], Érik Desmazières, au cœur de la Bibliothèque. Certaines de ces œuvres, accompagnées d’autres travaux de l’artiste, furent présentées récemment à Neuchâtel, Gallerie Ditesheim & Maffei Fine Art[2]. (suite…)
Classé dans: 3.40 Littérature turque, VARIA
7 avril 2014
Youth
A fresco, Pompéi
“For many years, I felt that my youth had been wasted. I spent my adolescence drinking, taking dope, robbing, and fucking around, when I could have been learning to fluently read Sappho and Thomas Mann in the original. But, while I still feel that it would be wonderful to fluently read Sappho and Thomas Mann in the original, I no longer feel that my youth was wasted. (suite…)
Classé dans: 8.20 Littérature américaine
25 mars 2014
Sans plumes
©Renzo Giraldo, versus photo
Figure de la littérature péruvienne, Julio Ramón Ribeyro (1929-1994) a fait le choix – comme beaucoup d’autres auteurs sud-américains dans les années 50-60 – de venir s’installer à Paris pour écrire. Il vivra même un temps dans le même appartement que Mario Vargas Llosa. Ribeyro s’est essayé à de multiples genres littéraires. Ses nouvelles sont d’une grande qualité ; notamment dans les recueils Charognards sans plumes et Silvio et la roseraie. Les deux extraits proposés sont tirés de ses Proses apatrides, spicilège de 200 courts textes, distillant des réflexions sur la vie et la littérature avec tendresse et mélancolie.[1] (suite…)
Classé dans: 4.87 Littérature péruvienne