16 février 2015
Homo Faber (Trois femmes)
Daphné Baiwir dans Homo faber (trois femmes) de Richard Dindo (2014)
Après avoir mis en image les deux journaux et le récit Montauk de Max Frisch d’une façon magistrale en 1980 dans Journal I-III, le cinéaste zurichois Richard Dindo revient aujourd’hui avec une adaptation à la fois très libre visuellement mais aussi très fidèle dans sa narration d’un autre roman fameux de l’écrivain zurichois, Homo Faber. (suite…)
3 février 2015
Paradjanov, visions littéraires
Sise sur une colline d’Erevan surplombant le canal Nizhne-Razdanskiy se trouve la dernière demeure de l’excentrique cinéaste Sergueï Paradjanov (1924-1990). C’est aujourd’hui un musée où sont exposées des œuvres surprenantes faites de collages, de chapeaux, poupées surréalistes et de peintures folles. Force est de constater l’auteur des Chevaux de Feux n’a donc pas seulement officié avec brio dans le monde du cinéma mais également dans d’autres domaines. (suite…)
Classé dans: 1.70 Littérature caucasienne, VARIA
20 octobre 2014
Quand le lieu guérira
Ici, Adam se souvient de sa glaise.
Mahmoud Darwich
Viens me voir là-bas, mets de gros souliers, parce que je
t’emmènerai dans des terrains pleins de cailloux et d’argile.
Jabra Ibrahim Jabra
©Sophie Ristelhueber, WB # 6 (2005)
Sans doute la Cisjordanie n’avait-elle jamais été photographiée comme elle le fut par Sophie Ristelhueber durant les deux séjours qu’elle y effectua, en novembre 2003 et février 2004. L’artiste, qui s’attache depuis trente ans « aux désordres de lieux traversés par des événements majeurs » (la guerre civile à Beyrouth, la première guerre du Golfe, les conflits balkaniques, l’Irak), revenait dans une interview sur la genèse de son œuvre réalisée en Cisjordanie : (suite…)
Classé dans: 3.27 Littérature arabe, VARIA
13 juillet 2014
Les images de vie
« Ton film aura la beauté ou la tristesse ou etc., que l’on trouve à une ville, à une campagne, à une maison, et non la beauté ou la tristesse etc., que l’on trouve à la photographie d’une ville, d’une campagne, d’une maison. »
(Robert Bresson, Notes sur le cinématographe, Paris, Gallimard, 1990)
©Andreï Tarkovski, Lumière instantanée, Paris, P. Rey, 2004
La vie touche d’une tout autre manière que le discours qu’on fait sur elle. Quelle que soit la puissance du discours, il en va pour nous comme pour cette femme dont parle Kierkegaard dans son journal : (suite…)
Classé dans: 1.10 Littérature russe, 7.80 Littérature danoise, VARIA
13 mai 2014
Voix de ceux qui n’en ont pas
Il y a des choses dont il est impossible de parler. On ne peut les évoquer qu’en peignant. Et encore, à dire vrai, même cela n’est pas possible. (Jacek Dehnel)
C’était une chienne, elle s’appelait Vanda, pas avec un w, un v simple, d’animal errant qu’elle était. (Antonio Tabucchi)
La compassion absolue est le seul réel dans un univers où tout est illusoire sauf la douleur. (Yves Bonnefoy)
Francisco de Goya, Le Chien, 1820-1823.
Entre 1820 et 1823, Francisco de Goya peint a secco sur les murs de sa maison de campagne au nom prédestiné, la Quinta del Sordo (« Maison du Sourd »), la série de ses quatorze Peintures noires (suite…)
8 avril 2014
Dédales
©Érik Desmazières, Le magasin central des imprimés, MCI 4, 2013 (eau forte avec roulette et aquatinte sur vélin BFK rives naturel, 62,8 x 32,7 cm)
Ce travail d’Érik Desmazières est à l’origine une commande de la Bibliothèque nationale de France qui, pour son projet de restauration, avait fait vider le magasin central des imprimés du site de la rue Richelieu. Les œuvres de l’artiste furent présentées en automne 2012 sur le site François-Mitterand de la BnF lors d’une exposition[1], Érik Desmazières, au cœur de la Bibliothèque. Certaines de ces œuvres, accompagnées d’autres travaux de l’artiste, furent présentées récemment à Neuchâtel, Gallerie Ditesheim & Maffei Fine Art[2]. (suite…)
Classé dans: 3.40 Littérature turque, VARIA
24 mars 2014
Le 20 janvier
© Sylvain Maestraggi / extrait de Waldersbach
« Peu lui importait le chemin, tantôt montant, tantôt descendant. Il n’éprouvait pas de fatigue, mais seulement il lui était désagréable parfois de ne pas pouvoir marcher sur la tête. Au début il se sentait oppressé, lorsque les pierres se mettaient à rouler, lorsque la forêt grise s’agitait à ses pieds et que le brouillard tantôt engloutissait toutes les formes, tantôt découvrait à demi ces membres gigantesques, il se sentait le cœur serré, il cherchait quelque chose comme des rêves perdus mais il ne trouvait rien. Tout lui paraissait si petit, si proche, si mouillé, il aurait aimé mettre la terre derrière le poêle, il ne comprenait pas comment il lui fallait tant de temps pour dévaler une pente et atteindre un point éloigné ; il pensait devoir tout enjamber en quelques pas. » [1]
Classé dans: 7.10 Littérature allemande, VARIA